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Béhaviorisme, Constructivisme et Méthodes pédagogiques : comment ne plus les confondre !


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Dans mes formations, je constate souvent une confusion entre deux niveaux différents :

  • d’un côté, les grands courants pédagogiques, qui sont des théories générales expliquant comment l’être humain apprend ;

  • de l’autre, les méthodes pédagogiques, qui sont des pratiques concrètes utilisées par le formateur pour enseigner.


👉 Pour mieux comprendre et éviter les mélanges, il me semble important de revenir en arrière et de regarder "l’histoire": chaque courant est né dans un contexte précis, et les méthodes pédagogiques se sont construites à partir de ces influences.


1. Le Béhaviorisme : apprendre par conditionnement

Le mot “Behaviour” signifie “comportement”. Tout est dit : ce courant, qui émerge au début du XXᵉ siècle, s’intéresse uniquement à ce qui est observable chez l’apprenant. Ce qui se passe dans sa tête, dans son cerveau, est alors considéré comme une boîte noire : on ne cherche pas à le comprendre, car on estime que ce n’est pas accessible scientifiquement.


Pourquoi ce courant est-il apparu ?

  • La loi Ferry (1882) rend l’école obligatoire en France : il faut instruire des millions d’enfants rapidement, avec une pédagogie standardisée.

  • L’industrialisation et le taylorisme imposent de former des ouvriers et des employés en grand nombre, selon des méthodes efficaces et reproductibles.

  • La psychologie scientifique se développe : Pavlov, Watson, Skinner veulent prouver que l’on peut étudier l’apprentissage de manière objective, en laboratoire, à partir de comportements mesurables.


Le principe pédagogique

L’apprentissage est vu comme une réponse à un stimulus. Exemple simple :

  • Le maître pose une question (stimulus).

  • L’élève répond (réponse).

  • Si la réponse est correcte, il est encouragé (renforcement positif).

  • Si elle est incorrecte, il est corrigé ou sanctionné (renforcement négatif).

👉 Résultat : une pédagogie très efficace pour l’apprentissage par cœur, la répétition, la discipline… mais limitée dès qu’il s’agit de compréhension en profondeur ou de créativité.



2. Le Constructivisme : apprendre en construisant

Dans les années 1960 à 1980, la société change : l’école traditionnelle est contestée, on valorise l’individu et les pédagogies actives. En parallèle, les sciences cognitives progressent et permettent d’explorer le fonctionnement du cerveau.

Le Constructivisme apparaît alors comme une réponse directe aux limites du Béhaviorisme. On comprend qu’apprendre, ce n’est pas seulement répéter, mais c’est aussi construire du sens à partir de ses expériences.


Les grandes figures

  • Jean Piaget montre que l’enfant traverse différentes étapes de développement cognitif.

  • Lev Vygotski insiste sur l’importance du langage, du social et de la fameuse zone proximale de développement, là où l’élève apprend le mieux grâce à l’accompagnement d’un adulte ou de ses pairs.


Le principe pédagogique

L’apprenant est acteur de son apprentissage. L’erreur n’est plus une faute mais un levier : elle permet d’avancer. Les activités d’exploration, de coopération, de résolution de problème deviennent centrales.

👉 Résultat : une pédagogie plus interactive, qui développe la compréhension, l’autonomie et la créativité.



3. Les méthodes pédagogiques : des outils pratiques

À présent, attention à ne pas tout mélanger. Les méthodes pédagogiques ne sont pas des théories, mais des outils concrets que l’on choisit au quotidien pour enseigner.



La méthode Démonstrative

  • Principe : le formateur montre, l’apprenant observe puis reproduit.

  • Exemple : un professeur de musique montre une position de main, un artisan explique un geste technique.

  • Lien avec les courants : elle est historiquement proche du Béhaviorisme (on imite, on répète), mais peut aussi s’intégrer dans une démarche constructiviste si l’apprenant expérimente ensuite par lui-même.

  • Origine : cette pratique est très ancienne et s’inscrit dans la tradition de l’enseignement direct, déjà présente au XIXᵉ siècle.


La méthode de Découverte

  • Principe : l’apprenant explore et expérimente pour trouver par lui-même, guidé par le formateur.

  • Exemple : un groupe d’étudiants analyse un cas concret et propose ses propres solutions.

  • Lien avec les courants : inspirée du Constructivisme, elle devient populaire dans les années 1960 avec les travaux de Jerome Bruner (Discovery Learning).

  • Origine : on retrouve déjà cette idée chez John Dewey dès 1910 : apprendre par l’expérience, en enquêtant et en construisant du sens.



4. Pour ne plus se tromper

  • Les courants pédagogiques expliquent comment on apprend :

    • le Béhaviorisme (début XXᵉ) → apprentissage par conditionnement, efficace mais limité ;

    • le Constructivisme (années 1960) → apprentissage par construction, plus profond et interactif.

  • Les méthodes pédagogiques décrivent comment on enseigne :

    • la Démonstrative (ancienne, liée à l’imitation et à la répétition) ;

    • la Découverte (1960, liée à l’exploration et à l’autonomie).


👉 Aujourd’hui, on ne choisit pas entre l’un ou l’autre : on combine les deux. Parfois, il faut démontrer clairement (sécurité, efficacité) ; parfois, il vaut mieux laisser découvrir (autonomie, engagement).



En résumé :

Le Béhaviorisme et le Constructivisme sont des théories de l’apprentissage nées dans des contextes différents.

Les méthodes Démonstrative et Découverte sont des outils pédagogiques, apparus dans le sillage de ces théories.

Comprendre cette chronologie et surtout le contexte permet de mieux comprendre les différences.




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